1. L’ESPRIT ABSORBANT ET LES PÉRIODES SENSIBLES
La méthode Montessori est une méthode éducative qui se focalise sur l’enfant par l’observation de ses actes et de ses réactions.
La période de formation de la naissance à 6 ans est cruciale, c’est à ce moment que l’enfant construit sa personnalité, au moyen d’expériences sur l’environnement, lesquelles doivent être adaptées à ses besoins physiques (taille, force), et par son exceptionnelle faculté d’assimilation. Dans une école Montessori, l’enfant apprend à développer sa pensée logique et à satisfaire son besoin d’être en contact avec la réalité. C’est ainsi qu’il progresse.
D’après Maria Montessori, l’enfant, pour se construire, se sert de deux mécanismes internes : les périodes sensibles et l’esprit absorbant.
L’esprit absorbant.
L’esprit absorbant est la manière dont l’enfant s’adapte à son milieu.
Maria Montessori compare l’enfant à une éponge qui aspirerait toutes les informations autour de lui, dans l’environnement proche (odeurs, bruits, sons). Elle dit que «l’enfant absorbe le monde qui est autour de lui».
Pour elle, les enfants sont des explorateurs naturels, curieux et intéressés, et qui savent apprendre spontanément de leur environnement.
Les périodes sensibles
Si l’enfant n’est pas contrarié, il passe par plusieurs phases, des périodes pendant lesquelles il est particulièrement sensible à quelque chose ou à une activité. Il se passionne alors pour ces activités et développe à ce moment précis des aptitudes spécifiques.
Ces périodes sensibles sont une des découvertes les plus importantes de Maria Montessori. Ce sont des sensibilités particulières et momentanées qui existent chez les êtres en formation. Elles sont fugitives, se limitent à des acquisitions déterminées comme l’ordre, le mouvement, le raffinement des sens, le langage et le développement social.
Le développement de l’enfant ne se fait pas de manière régulière mais par à-coups. Une fois cette période passée, la sensibilité cesse et l’occasion d’une conquête naturelle est perdue à jamais. Le repérage par l’éducateur de ces périodes sensibles est donc d’une importance essentielle.
C’est cette découverte qui a amené tout naturellement l’enseignement Montessori à privilégier le libre choix de l’enfant dans le travail.
Il existe plusieurs périodes sensibles :
- La période sensible du mouvement : c’est pour l’enfant le moyen d’entrer en contact avec son environnement, de découvrir les autres et le monde.
- La période sensible du langage : c’est vers deux ans que le langage apparaît, on assiste alors à une véritable explosion des mots et cette période va s’étendre jusqu’à environ 7 ans.
- La période sensible du raffinement des perceptions sensorielles : grâce au développement des sens, l’enfant apprécie le monde qui l’entoure et organise les perceptions qu’il a absorbées.
- La période sensible du développement social : entre 3 à 6 ans, il découvre les règles de la société, et apprend à se maîtriser. Vers 5/6 ans, il accepte les règles de son groupe.
- La période sensible de l’ordre : c’est la construction de la confiance en soi, de la pensée logique et de la sécurité intérieure.
- La période sensible des petits objets : contrairement à l’adulte, les très jeunes enfants ont d’abord la capacité de remarquer les petits détails de leur environnement.
Le matériel élaboré par Maria Montessori permet à l’enfant de répondre au mieux à ces différentes périodes
2. L’ACTION EN PÉRIPHÉRIE
Selon Maria Montessori, il est plus profitable d’agir sur son environnement plutôt que sur l’enfant lui-même. En pratique, il s’agit par exemple de parler moins fort pour l’inciter à en faire autant, plutôt que de lui ordonner de le faire. Ou encore, de mettre à sa portée un meuble à chaussures et à chaussons, plutôt que de lui demander d’aller les ranger ou les chercher dans un placard.
Ainsi, chaque élément de l’environnement peut porter en lui un message que l’enfant comprend naturellement.
3. LE RESPECT DU RYTHME DE CHACUN
Peu importe que l’enfant soit rapide ou lent, tant qu’il est concentré.
La pédagogie Montessori met l’accent sur le respect du rythme de chaque enfant, et préconise de ne pas cataloguer l’enfant (« tu es lent », « tu es rapide »), sous peine de l’enfermer dans ces qualificatifs.
Maria Montessori a par ailleurs constaté que le rythme de chacun peut varier en fonction des moments de la journée, de l’activité, ou des différentes périodes de son développement, ce qui explique que les apprentissages des enfants se font par à-coups.
D’où l’importance du respect du rythme.
4. LA LIBERTÉ
Bien que les écoles Montessori respirent la liberté, rien n’est plus ordonné et plus discipliné qu’une école Montessori.
C’est une notion essentielle de la pédagogie Montessori. Les enfants sont libres de choisir l’activité qu’ils souhaitent faire parmi celles qui leur sont proposées, mais seulement si celle-ci leur a déjà été présentée par l’éducateur.
Ils peuvent passer sur cette activité le temps qu’ils veulent, Ils ont aussi le droit de parler (sans déranger les autres) de se déplacer comme ils l’entendent dans leur classe, tant que l’ambiance de travail est respectée.
Pour Maria Montessori « la discipline extérieure ne peut être efficace qu’après la naissance de la discipline intérieure. Au contraire la discipline par commandement engendre la résistance et prépare la réaction immédiate ou lointaine.
Il doit, selon elle, exister une union entre le mouvement et l’intelligence.
Le libre choix des activités amène justement l’enfant à cette liberté intérieure qui le conduit à la concentration et l’acceptation de la loi.